L’Histoire de la Mairie

C’est en 1472 que le portugais Fernando Pô, au cours d’un périple le long de la côte Ouest africaine, découvre l’estuaire du Wouri au fond de la baie de Biafra. Il donne le nom de Rio dos Camaroes au fleuve à cause de la présence de nombreux crustacés qui flottent sur les eaux.

En 1508, un certain Duarte Pacheco Pereira affirme que les gens du Rios dos Camaroes disposent de pêcheries, mais ne donne aucune indication sur la présence d’une agglomération importante sur le Rio.

Il faut attendre trois siècles plus tard, en 1810 pour entendre le britannique Roberton parler de deux villes situées sur le Rio, l’une en face de l’autre à 15miles de l’entrée de l’estuaire.

L’une des deux villes située sur la rive gauche est la ville commerçante; il l’appelle Cameroontown.

Sur la rive droite, il n’y a aucune activité commerciale; la ville est appelée Hickorytown.

C’est Richard Mother Jackson qui, le premier en 1826, donne tous les détails sur Cameroontown. D’après lui, Cameroontown comprend de nombreux quartiers construits le long des berges du fleuve sur les plateaux qui le dominent. En fait, ce que Jackson appelle quartiers, ce sont les villages regroupant les différents sous lignages des lignages des descendants d’un même ancêtre: « Ewalè a Mbedi », Ewalè qui est l’éponyme de Douala.

Les villages de chaque sous lignage sont disposés en bandes perpendiculaires au fleuve, sur le plateau appartenant au lignage regroupé en clan.

Au moment où les Allemands s’installent à Cameroontown en 1884, ils trouvent que ses habitants sont divisés en trois clans:
Le clan Bonanjo qui occupe le plateau Joss
Le clan Bonaku qui occupe le plateau Akwa
Le clan Bonébéla qui occupe le plateau Deido
Les villages au-delà se réclament du clan Bonaku.
Lorsque Jackson arrive à Cameroontown en 1826, il trouve que la ville est placée sous l’autorité de deux rois: King Bell et King Akwa; mais il rapporte qu’il n’en a pas toujours été ainsi. D’après ses propos, la ville était placée sous le commandement d’un seul King; à la mort de ce King(1) en 1792, une révolution de palais écarta du pouvoir le fils aîné(2) du sous lignage Bonapriso au profit d’un de ses cadets(3) du sous lignage Bonamandonè qui prit alors le nom de de King Bell et fonda la dynastie des Bell.

Ce fut à la suite de ces événements que les habitants d’Akwa se rebellèrent et fondèrent à leur tour le clan des Bonambella avec le regroupement des lignages Bonaku et Bonébéla sous la houlette d’un chef qui prit le nom de King Akwa, fondant ainsi la dynastie Akwa.
L’unité du clan Bonambella ne résista pas longtemps. Elle fut rompue plus tard vers 1840, avec la sécession du lignage Bonébéla qui s’érigea lui aussi en clan et devint le clan Deido avec son propre Roi le King Deido.

Lorsque les Allemands s’installèrent à Cameroontown en 1884, Hickorytown devint un quartier de Cameroontown et prit le nom de Bonabéri.
En 1901, Cameroontown fut débaptisé pour redevenir Douala, son nom originel en langue locale et en référence à l’ancêtre Ewalè fondateur de la ville. A cette époque, Douala comprenait alors trois quartiers sur la rive gauche: le quartier Joss(Bonanjo), le quartier Akwa et le quartier Deido. Ces trois quartiers étaient construits sur les plateaux qui surplombaient le Wouri et se trouvaient dans le ressort territorial de l’actuelle commune de Douala 1er. Le quatrième quartier de Douala, Bonabéri deviendra Douala IVème en 1987.

Sous les colonisations allemande et française, la commune de Douala sur la rive gauche va s’étendre en direction de l’est et englober les quartiers Bali, Koumassi, Nkongmondo, les nouveaux lotissements réalisés en faveur des Bonapriso, des Bonadouma et des Bonadoumbè.

En 1995, New Bell sera intégré à la commune de Douala et deviendra en 1987 une commune à part entière appelée Douala II.

La ville continuera à s’étendre toujours en direction de l’est vers les territoires des Bassa et des Bakoko qui seront eux aussi intégrés dans la commune de Douala IIIème et en 1993 les communes de Douala IVème et Vème.

A Douala 1er, les divisions ancestrales par clan, malgré la conquête par ceux-ci de nouveaux espaces en direction de l’est, vont se pérenniser. Après l’indépendance le territoire de chaque clan deviendra un canton avec à sa tête un chef traditionnel de premier degré, descendants des « kings » de l’époque coloniale.

L’histoire de l’urbanisation de Douala 1er coïncide avec l’expansion territoriale des cantons Bell, Akwa et Deido en direction de l’est à partir du Wouri.

(1)Doo la Makongo – (2)Priso a Doo – (3)Bellè ba Doo

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